Les accidents de la voie publique sont la première cause de mortalité chez les jeunes. Ils constituent un problème de santé publique au Bénin, classé parmi les pays ayant une mortalité liée aux accidents de la voie publique la plus élevée. L’absence de système intégré de surveillance épidémiologique limite la disponibilité de données complètes et fiables. Cette étude a pour objectif de fournir des données hospitalières de morbidité et de mortalité liées aux accidents de la voie publique.

Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive réalisée dans le service d’accueil des urgences du Centre national hospitalier et universitaire de Cotonou. L’échantillonnage a été exhaustif, portant sur les dossiers de tous les 915 cas d’accidents de la voie publique reçus au cours de l’année 2013. La comparaison des proportions a été faite avec le test du Chi².

La mortalité est de 12 % avec un profil patient de sexe masculin (82 %), âgé de 15 à 44ans (75 %), motocycliste (74 %). Les services de secours ont transféré 54 % des patients. Le délai de recours était de 1 à 12h dans 56 % des cas. Les lésions siégeaient surtout aux membres inférieurs (51 %) et à la tête (27 %). Il s’agissait de plaies (74 %), hémorragies (27,9 %) et fracture (41,3 %). La durée de médiane de séjour est de 1 jour (Q1=0–Q3=3). La mortalité est associée à l’âge (p=0,024), au mode de transfert (p=0,001), au moyen de transport utilisé par le patient (p=0,010), et à l’existence d’une hémorragie externe (p=0,000).

La mortalité plus élevée que les chiffres hospitaliers de la littérature confirme l’importance du phénomène au Bénin et montre également la nécessité d’une intégration des données hospitalières aux bases classiques nationales de recueil de l’information en vue de l’implantation d’un système national intégré de surveillance épidémiologique des accidents de la voie publique.